mercredi 8 décembre 2010

Wigwam, suite mais pas encore la fin!

Où en étions nous déjà? Ah oui, je fabriquais des tapis de quenouilles et je les installais sur l'ossature du wigwam... Une étape qui prend du temps, ça oui! Je viens d'ailleurs juste de terminer... Il est vrai que je le faisais à temps très partiel, au travers de mes autres activités. J'ai même dû terminer les derniers tapis avec du phragmite commun, pris en pleine banlieue. À ce temps-ci de l'année, les quenouilles sont abîmées...
Mais revenons à la façon de pouvoir fixer ces tapis sur l'ossature, soit avec des cordes et une pôle sécurisant le tout, comme on voit sur la photo.



Sur le toit, je n'ai mis qu'une seule épaisseur de tapis... J'ai décidé, faute de temps, d'utiliser des peaux de chevreuil pour imperméabiliser et isoler le wigwam.



Les pôles sont courbées et attachées à l'ossature par dessus les tapis pour qu'ils épousent la courbe de l'abri.


Et voilà!



J'ai ensuite nettoyé une vingtaine de peaux de chevreuil, en les grattant pour enlever la chair et le gras. Mes bras s'en rappellent encore!
Les voilà installées sur l'abri, poils dehors pointant vers le bas pour évacuer l'eau et, maintenant, la neige...
Le premier feu cérémonial est allumé en chantant des chants sacrés! Bien sûr, une ouverture est laissée au faîte pour laisser s'échapper la fumée.


Pour éviter que l'abri ne soit enfumé et pour que le feu brûle bien, j'ai creusé une tranchée qui servira d'entrée d'air, partant de l'extérieur et allant jusqu'au feu, au centre. Des pierres ont été mises en travers de la tranchée, ce qui forme un tuyau naturel...



Sur les pierres, j'ai mis quelques écorces pour étanchéifier et j'ai recouvert le tout de terre.

Une porte est ajoutée, une grande peau. Et pour être sûr de ne pas être inondé à l'intérieur, une tranchée d'écoulement d'eau a été creusée au pourtour de l'abri.

Il ne manque qu'un couvercle ouvrable pour le trou à fumée et mon abri en devient un véritablement!
L'aménagement de l'intérieur sera décrit dans le prochain message...

lundi 6 décembre 2010

Chanvrier

Malgré l'inactivité apparente de mon blog, je n'ai pas été oisif dans les derniers mois. C'est même la raison du délais entre le dernier message et celui-ci! Aux travers de la fermeture des jardins, du tannage de peaux, de la chasse et des travaux de la ferme, j'ai avancé mes projets personnels.
En visite chez un ami en Mauricie, il m'a montré un champ de chanvre cultivé pour les graines. La moissonneuse était passée et les tiges, normalement de 6 pieds de haut et plus(!) étaient coupées de moitié.


Les tiges (bas) et les fibres seules (haut):


J'en ai récolté un petit paquet pour la fibre qui est supposément de bonne qualité. En fait, au fur et à mesure que je travaillais avec celle-ci, je me rendais compte que c'était la fibre végétale "par excellence", la meilleure que j'aie jamais travaillée!

Facilement et rapidement séparable du reste de la tige, une seule fibre de chanvre est impossible à casser AVANT MÊME de l'avoir cordée! Les fibres étant aussi longues que la longueur de la tige, corder devient facile et rapide. Le produit fini est incassable!
Le cordage doublé:


Voici un rouleau de corde de chanvre d'une trentaine de pieds sur un rouleau de corde d'asclépiade. L'asclépiade m'a pris presque le double du temps. La qualité est cependant similaire.


Avec cette corde, j'ai réalisé quelle immense richesse nous est enlevée en rendant presque illégale la culture de cette plante. En fait, il faut des tonnes de permis et palabres avant de pouvoir avoir le droit d'en cultiver. C'est pourtant loin d'être un plant de cannabis psychotrope, cultivar développé à cet effet, c'est une plante qui nous fournit fibre et nourriture. Dans toute l'histoire du monde, le chanvre était utilisé extensivement. Les fabricants de cordes n'étaient-t-ils pas appelés "chanvriers"? En espérant que cette célébrité retrouvera un jour sa gloire d'antan.

jeudi 9 septembre 2010

Ma maison en construction

Voilà depuis le printemps que je veux entamer la construction d'un wigwam pour pouvoir y rester. J'ai déjà une maison, certains diraient qu'elle est déjà perméable à la nature environnante, mais elle est encore trop isolée. Le mot le dit, je suis isolé par les murs et la chaleur de la température extérieure, des sons présents dehors, des ambiances que la forêt me fournit gratuitement en spectacle continu. Assez de procrastination, l'hiver s'en vient, il est temps de me faire une résidence pour être plus proche de la nature... et de la mienne!

Pour commencer, j'ai dressé une ossature d'érable semblable à celle pour la tente de sudation, cependant beaucoup plus grande et plus haute. Mon futur abri aura 7 pieds de haut et 15 pieds de diamètre, soit la grandeur habituelle pour une famille amérindienne moyenne! J'aurai de la place pour des invités!

Le paysage qui m'accueille au début de la journée de construction:

Pour lier les morceaux ensemble, j'ai utilisé le cordage des paresseux, soit la racine de sapin! D'autres racines sont utilisables. Je les choisis petites et souples pour pouvoir mieux les nouer. Les racines plus grosses peuvent être fendues en 2 et même en 4. Elles se trouvent sous quelques pouces de terre et sont facilement déterrables sans outil particulier.







Voici les montants qui forment la circonférence de l'abri reliés entre eux. Notez la hauteur!


À ces montants, j'ai ajouté les travers qui solidifient toute la structure et qui soutiendront la toiture.
Chaque joint est lié solidement avec des racines de sapin/épinette/merisier.




Voici ma porte principale. Presque pas besoin de se pencher pour entrer dans le wigwam!



Le tout est amplement solide pour que je puisse monter au faîte de l'ossature. On voit ma porte secondaire à l'avant-plan.




Comment recouvrirai-je le tout? En chaume, comme mon abri-école? J'ai peur des étincelles qui pourraient l'enflammer. J'ai décidé de couvrir ma toiture avec des nattes de quenouilles superposées comme des bardeaux. Pour cela, il me faut d'énormes quantités de matière première!




Je prends 2 quenouilles que je place la tête au pied de l'autre, afin d'avoir une épaisseur égale aux 2 bouts. Ces quenouilles forment un paquet, que j'attache à d'autres paquets semblables, jusqu'à ce que j'aie une natte.



J'ai 3 cordes qui retiennent mes paquets ensemble. Chaque corde est pliée en 2, et à chaque paquet, un brin passe au-dessus, l'autre dessous, en alternance. J'appelle cela le lien en 8, puisque c'est la figure créée par les brins.

Je fais des nattes d'environ 5' par 10'.

Je vais installer les nattes sur l'abri. À la fin, il y aura environ 3 nattes d'épais sur toute la surface de l'abri, pour assurer l'étanchéité et l'isolation. J'ai besoin d'au minimum... 20 nattes! Ouf!


Il y a d'autres moyens pour faire celles-ci plus rapidement. Une qui était commune chez les Amérindiens était d'enfiler les quenouilles sur une corde à l'aide d'une aiguille en os comme celle-ci:


Elles sont par contre plus aérées et les quenouilles ont tendance à fendre... J'ai donc choisi la méthode plus lente... Je ne peux attendre de m'installer!

La suite de la construction bientôt.

mardi 3 août 2010

Le temps des cerises

Des cueillettes intéressantes!
Bleuets sauvages:





Chanterelles:


Bien que souvent délaissées dû à leur goût acre et pâteux, les cerises à grappes sont tout de même intéressantes. Personnellement, je les trouve bonne au goût. La première cerise fait un choc à qui n'est pas habitué, mais si on passe la première impression, elles deviennent agréables et ajoutent à la diversité alimentaire de la nature!

La cueillette est tellement aisée et rapide! Les fruits sont concentrés sur les grappes. On a qu'à tirer sur celles-ci pour que tous les fruits se détachent aisément sans les écraser. De plus, on dirait que les arbres qui produisent beaucoup sont les plus petits, ce qui facilite d'autant plus la cueillette. J'en ai récolté 2 kilos en 10 minutes, sans me presser. Il paraitrait que ces cerises font d'excellents vins, et je présume qu'en jus, elles doivent être aussi bonnes.


mercredi 21 juillet 2010

Feu par friction

Ce mardi, une journée de formation fut donnée sur le site de Pieds Nus. Le feu par friction et le cordage étaient les sujets enseignés. Bon choix! Tellement intéressant! Nos racines profondes sont touchées dès que l'on aborde le sujet.
Deux enfants de 9 et 10 ans ont participé à l'atelier, respectivement William et Loriane, avec leurs parents, Jacinthe et Serge. Il y avait aussi Fannie, qui a suivi ma formation sur les plantes médicinales, et qui va sûrement en suivre d'autres.

Le formateur fait sa démonstration...


...légèrement enfumée! La flamme est là! Malgré le fait que j'ai allumé des centaines de feux de cette manière, la magie est présente pour chacun; indescriptible pour qui ne l'a jamais fait.



Voici l'importance d'avoir un bon couteau! La lame doit être fixe et se prolonger dans le manche, sinon:


Les enfants ont été intéressés, actifs et présents sans interruption. Ils étaient autonomes et refusaient l'aide inutile. Des vrais!


Serge qui fait son premier essai avec l'arc à feu:


Un tison obtenu du premier coup! Wow! Le formateur est impressionné.


On cajole et chérit le tison qui est si fragile. On l'enveloppe et lui donne l'air qu'il a besoin pour devenir une flamme.




Fannie émerveillée devant la flamme qu'elle a créée:


La patience et l'endurance de William:


À deux, ça peut être plus facile:



Tout les moyens sont bons pour allumer un feu. La force de caractère et la détermination de Loriane:

Jacinthe était excellente pour corder. J'en suis jaloux!


Qui à l'air malheureux???


Voici le commentaire de Serge qu'il m'envoie après coup:
Salut Félix!

Je suis encore transporté par cette formation si exceptionnelle que tu nous a permi de vivre!!!!! M-E-R-C-I!

...Ça va chercher une fibre chez moi qui me fait sentir tellement vivant et tellement
bien! ...Jacinthe a surpris William, hier matin, sorti dehors en douce à "faire
du canif"!

Ce matin, je m'en vais m'acheter 2 nouveaux couteaux... un gros et un plus portatif!

J'ai aussi commencé à mettre sur papier mes questions pour des formations futures! (ex.: méthode pour affûter un couteau,...)

J'ai visité ton blog... Y'A DU STOCK!!!! Je vais y référer ultérieurement j'ai bien l'impression!!!Mais y'a rien comme être sur place avec toi! En plus de tes connaissances, t'as des supers aptitude de communicateur et de pédagogue. Bon! Est-ce que je t'ai dit que j'avais aimé ça? ;-)

Je suis touché! J'ai eu autant de plaisir que vous!

L'apogée végétale

Ah! Juillet! Le mois de la végétation! Mois de chaleur... Tout, sans exception, pousse, donne son maximum afin de profiter du court été de nos régions... Les fruits sont à l'honneur à partir de maintenant...
Voici notre fameuse asclépiade qui nous fournit ses jeunes fruits. Cueillis avant qu'ils aient atteint 3/4 de pouce, ils sont à leur meilleur.





Marinés, ils sont excellents. Rotis dans la poêle, succulents. En gratin, ils sont... etc.




La fibre de cette même plante est déjà utilisable et facile à récolter. Faire de la corde avec cette fibre est aisé.


Voici quelques autres de mes amies végétales:
Le millepertuis, qui nous donne ses fleurs pour soigner les douleurs articulaires et problèmes cutanés, et pour nous redonner la bonne humeur!



L'élégant sureau cette année est en force et nous donnera beaucoup de fruits.

L'achillée millefeuille est une plante aux milles vertus. La fleur, vue de près:



Framboises noires et rouges sont délicieuses.





Une trouvaille, probablement plantée en plate bande à cet endroit il y a 100 ans... Un plant de groseiller en pleine fructification!

Une belle récolte d'avant-midi.

Des plants d'armoise absinthe, plante aromatique insectifuge, trouvés en bonne quantité. Cette plante me fascine.



Celle-ci, je l'ai sentie avant de la voir: la menthe poivrée! Une immense talle se dressait devant moi, comme un cadeau. Je me suis permis d'en récolter pour mes tisanes d'hiver! Humm!


Merci à ce foisonnement de vie!