mercredi 21 juillet 2010

Feu par friction

Ce mardi, une journée de formation fut donnée sur le site de Pieds Nus. Le feu par friction et le cordage étaient les sujets enseignés. Bon choix! Tellement intéressant! Nos racines profondes sont touchées dès que l'on aborde le sujet.
Deux enfants de 9 et 10 ans ont participé à l'atelier, respectivement William et Loriane, avec leurs parents, Jacinthe et Serge. Il y avait aussi Fannie, qui a suivi ma formation sur les plantes médicinales, et qui va sûrement en suivre d'autres.

Le formateur fait sa démonstration...


...légèrement enfumée! La flamme est là! Malgré le fait que j'ai allumé des centaines de feux de cette manière, la magie est présente pour chacun; indescriptible pour qui ne l'a jamais fait.



Voici l'importance d'avoir un bon couteau! La lame doit être fixe et se prolonger dans le manche, sinon:


Les enfants ont été intéressés, actifs et présents sans interruption. Ils étaient autonomes et refusaient l'aide inutile. Des vrais!


Serge qui fait son premier essai avec l'arc à feu:


Un tison obtenu du premier coup! Wow! Le formateur est impressionné.


On cajole et chérit le tison qui est si fragile. On l'enveloppe et lui donne l'air qu'il a besoin pour devenir une flamme.




Fannie émerveillée devant la flamme qu'elle a créée:


La patience et l'endurance de William:


À deux, ça peut être plus facile:



Tout les moyens sont bons pour allumer un feu. La force de caractère et la détermination de Loriane:

Jacinthe était excellente pour corder. J'en suis jaloux!


Qui à l'air malheureux???


Voici le commentaire de Serge qu'il m'envoie après coup:
Salut Félix!

Je suis encore transporté par cette formation si exceptionnelle que tu nous a permi de vivre!!!!! M-E-R-C-I!

...Ça va chercher une fibre chez moi qui me fait sentir tellement vivant et tellement
bien! ...Jacinthe a surpris William, hier matin, sorti dehors en douce à "faire
du canif"!

Ce matin, je m'en vais m'acheter 2 nouveaux couteaux... un gros et un plus portatif!

J'ai aussi commencé à mettre sur papier mes questions pour des formations futures! (ex.: méthode pour affûter un couteau,...)

J'ai visité ton blog... Y'A DU STOCK!!!! Je vais y référer ultérieurement j'ai bien l'impression!!!Mais y'a rien comme être sur place avec toi! En plus de tes connaissances, t'as des supers aptitude de communicateur et de pédagogue. Bon! Est-ce que je t'ai dit que j'avais aimé ça? ;-)

Je suis touché! J'ai eu autant de plaisir que vous!

L'apogée végétale

Ah! Juillet! Le mois de la végétation! Mois de chaleur... Tout, sans exception, pousse, donne son maximum afin de profiter du court été de nos régions... Les fruits sont à l'honneur à partir de maintenant...
Voici notre fameuse asclépiade qui nous fournit ses jeunes fruits. Cueillis avant qu'ils aient atteint 3/4 de pouce, ils sont à leur meilleur.





Marinés, ils sont excellents. Rotis dans la poêle, succulents. En gratin, ils sont... etc.




La fibre de cette même plante est déjà utilisable et facile à récolter. Faire de la corde avec cette fibre est aisé.


Voici quelques autres de mes amies végétales:
Le millepertuis, qui nous donne ses fleurs pour soigner les douleurs articulaires et problèmes cutanés, et pour nous redonner la bonne humeur!



L'élégant sureau cette année est en force et nous donnera beaucoup de fruits.

L'achillée millefeuille est une plante aux milles vertus. La fleur, vue de près:



Framboises noires et rouges sont délicieuses.





Une trouvaille, probablement plantée en plate bande à cet endroit il y a 100 ans... Un plant de groseiller en pleine fructification!

Une belle récolte d'avant-midi.

Des plants d'armoise absinthe, plante aromatique insectifuge, trouvés en bonne quantité. Cette plante me fascine.



Celle-ci, je l'ai sentie avant de la voir: la menthe poivrée! Une immense talle se dressait devant moi, comme un cadeau. Je me suis permis d'en récolter pour mes tisanes d'hiver! Humm!


Merci à ce foisonnement de vie!

mercredi 14 juillet 2010

Harpon et quenouille

Voici que le temps des épis mâles de quenouille est déjà passé! Il faut être alerte! Cette année, je me suis fait prendre de vitesse, je n'ai pu cueillir que très peu de ces délicieux épis. Ils se mangent crus ou cuits comme un épi de maïs alors qu'ils sont encore enveloppés dans leur feuille. Ils sont au-dessus de l'épi femelle, vert à cette époque, mais qui deviendra brun plus tard. L'épi mâle, lui, tombera lorsque la fertilisation sera accomplie.

Il passera éventuellement du vert au jaune. C'est à ce moment qu'il dispense le pollen jaune qui flatte amoureusement les épis femelles.


Ce pollen est comestible et délicieux. Pour le récolter, je bats l'épi dans un sac. Il s'y amasse une farine jaune et fine qui donne un goût délicat et délicieux aux recettes. Cette farine ne contient pas de gluten, il faut donc la mélanger avec d'autres farines si on veut qu'elle se tienne. On peut aussi récolter toute l'inflorescence et l'émietter. Le résultat donne une farine grossière et fibreuse, mais qui est toujours très mangeable.



Dans un autre ordre d'idées, je me suis fabriqué un harpon pour pêcher du poisson. La partie principale est une pointe en os. J'ai pris un fémur que j'ai fendu et refendu. Avec des limes (j'aurais pu utiliser des pierres...), j'ai façonné progressivement une pointe avec 3 barbes qui retiennent le poisson dans la pointe. J'ai testé par mégarde l'efficacité de ma pointe, je peux vous dire que je ne voudrais pas être un poisson!



Deuxièmement, je me suis trouvé un manche. J'ai utilisé du bois vert et relativement souple dont j'ai fendu l'extrémité. J'y ai inséré un coin, ayant pris soin préalablement d'attacher la perche plus bas pour ne pas qu'elle fende trop loin. Les 2 pointes ainsi créées ont été travaillées au couteau croche et durcies au feu pour les préparer à accueillir les pointes d'os que vous verrez plus loin.



Quand elles ont été espacées au point désiré, j'ai attaché mon coin solidement.



Sur ces 2 pointes, une petite pointe d'os sera appliquée et collée avec de la colle de résine de pin. Cette colle n'est pas soluble à l'eau, ce qui est essentiel puisque le harpon séjournera souvent dans l'eau.



Le tout est attaché, et scellé avec de la colle. Le joint est solide!



Voilà les 2 pointes terminées! Elle laissent entrer le poisson, mais impossible d'en sortir!

Ne reste que la pointe centrale. J'ai percé un trou dans mon coin et j'y ai inséré la pointe, en prenant soin de la coller.



Voici le coin fixé, un joint de colle entourant la base de la pointe. Par la suite, j'ai rajouté des petits bâtons de chaque côté de la base de la pointe et entre les 2 bras, que j'ai attachés pour ajouter encore à la solidité et rigidité de celle-ci.



Et voilà! Un harpon pour du gros poisson! Le poisson est empalé par la pointe centrale et les 2 autres le retiennent en place, de telle sorte qu'on puisse le sortir directement de l'eau.

Je me sens vraiment proche de la nature avec un outil semblable. Ça ravive l'excitation d'une pêche! C'est comme si l'outil me façonnait, plutôt que le contraire. Je deviens un chasseur-cueilleur...

jeudi 8 juillet 2010

L'abri terminé

Ça y est! Mon abri pour l'arbre de connaissance de l'école est terminé. Voici comment je l'ai fait:

Sur mes solives de toit, des travers ont été attachés.





J'ai récolté la chaume sur le bord de la rivière. L'herbage m'arrivait aux épaules. Je l'ai fauché à la faux.





Ensuite, j'ai installé la chaume progressivement sur les travers, de bas en haut. Ainsi, le rang du bas est recouvert par celui d'au-dessus et le suivant. Je l'ai attachée avec un cordage continu, pour pouvoir la resserrer en une seule opération une fois sèche.



La chaume pouvait soutenir mon poids peu importe où je me déplaçais sur le toit! Il était donc plus aisé de poser les derniers rangs, au faîte de l'abri.



Pour étanchéifier le tout, je rajouterai des fagots de chaume où elle sera moins dense, à cause du séchage. Une corde a été passée par-dessus la chaume pour la retenir comme sécurité supplémentaire pour le vent.
Le charme de cet abri nous pénètre! Une bâche bleue aurait été efficace, mais pour le bien-être de l'âme, cette toîture était nécessaire... Elle garde le coeur au chaud.