samedi 23 janvier 2010

Camping d'hiver - partie 2

Jour 2!

Au matin, Manon et moi étions légèrement trempés, Yan ayant évité de peu la pluie! La neige avait complètement fondu sur les billots, et il ne pleuvait plus dans l'abri. En ouvrant la porte, une bouffée d'air froid entra dans l'abri, nous rappelant à quel point il y faisait chaud! Le temps s'était refroidi sensiblement à l'extérieur, à notre grand bonheur: la journée de la veille avait été mouillante à cause du temps trop chaud pour la mi-janvier.

Nous nous sommes mis en charge d'allumer le feu de camp. Pour partir un feu dans la neige, il vaut mieux se faire une base de bois afin de ne pas mouiller son matériel allume-feu.




Nous avons amassé du bois en un rien de temps qui nous a duré le reste du séjour. La tisane du matin qui chauffe:



Après déjeuner, nous avons amélioré notre campement en érigeant un mur qui nous protégeait du vent et reflétait la chaleur du feu. La neige compactée par nos raquettes formait des blocs manoeuvrables. Le mur coupait bien du vent mais créait une turbulence qui nous envoyait la fumée en pleine figure! Pour compenser, quelques ouvertures pratiquées dans le bas du mur servaient de prises d'air pour le feu, ce qui a amélioré la situation.



On profite de notre amélioration! On tape du pied en chantant des chansons! Vive le camping d'hiver!



Une bonne partie de l'avant-midi a été utilisée pour sécher nos sacs de couchage, vêtements et bottes sur le bord du feu, qui faisait sa tâche avec brio. C'est le moment pour profiter du feu, de la beauté de la nature, du confort de notre campement.




En après-midi, nous allons vérifier nos collets et en poser quelques autres. Nous continuons notre marche jusqu'aux abords d'un ruisseau où un raton-laveur à été prendre son bain glacial!



En remontant la montagne, rencontre avec un porc-épic qui dîne dans une pruche. Le porc-épic est une proie facile pour l'aventurier qui a faim. Sa viande peut se manger crue. Mais dans notre cas, nous étions loin d'être à jeun, et nous préférions l'observer!



L'eau est une nécessité dans n'importe quelle excursion. La neige fondue est potable, mais contient souvent des impuretés et peut avoir un drôle de goût. Nous avons trouvé une source qui sortait de la montagne. Me voici dans une drôle de posture pour pouvoir m'y tremper les lèvres!

Pour terminer la journée, glissade et plaisir!
Nous avons passé une autre nuit dans notre magnifique abri. Une longue nuit chaude, sans gouttes d'eau dans le cou. La pluie était finie!
Le matin de notre dernier jour à été illuminé d'une grande surprise: nous avions attrapé un lièvre dans nos collets! Quelle joie! Accompagnée de remerciement et d'introspection pour l'âme du lièvre. Nous aurions eu quelque chose à manger même sans avoir apporté de vivres.
Je l'ai accroché à un arbre pour mieux l'éviscérer. J'enlève d'abords la peau...
J'ouvre ensuite l'abdomen en appuyant la lame du couteau sur mon doigt. Ce dernier écarte les viscères pour ne pas les entailler.
J'ai récupéré les abats. On voit le foie, plus foncé.
Après avoir fait revenir dans le chaudron le lièvre débité en morceaux, nous avons ajouté du bouillon, oignons, carottes et topinambours et fait mijoter pendant un bout de temps. Huuuummmm! Je salive en y repensant! Nous nous sommes délectés. Quand on mange la nourriture que l'on cueille ou chasse, une dimension spirituelle s'ajoute à l'acte purement physique de manger. Une union s'établit entre nous et notre nourriture, nous et la nature. On reconnaît la vraie valeur des aliments et de la relation harmonieuse que l'on doit entretenir avec la nature pour y vivre.
Nous quittons notre campement, pincement au coeur, bien-être dans le corps et l'âme. Le chemin du retour à été bien plus rapide à faire que l'aller! Surtout quand on a un traîneau pour descendre la montagne!

Le camping d'hiver est tellement enrichissant! L'apprentissage est énorme à tous les niveaux. On apprend à se débrouiller, à trouver des solutions à nos problèmes, à improviser. On apprend à vivre en groupe, à s'entraider, à devenir une entité unique qui a les mêmes besoins et qui efface l'individualisme. On apprend à être confortable dans n'importe quelle situation, à s'adapter à la température, climat, humidité, chaleur, etc. On reconnaît la valeur de l'eau et de ce que l'on mange, et tout est tellement meilleur! Chaque aventure te rappelle que tu es tellement et franchement vivant. Je pourrais continuer ainsi des heures sans pouvoir énumérer tout ce que je voudrais dire, mais le mieux est de l'expérimenter vous même. À votre tour de me raconter vos périples et aventures.

jeudi 21 janvier 2010

Camping d'hiver - partie 1

L'hiver est déjà sérieusement avancé... Il est temps d'en profiter! La fin de semaine dernière, nous avons décidé, Manon, Yan et moi, de faire du camping d'hiver. Le but était de dormir dans un abri d'hiver que nous avions fabriqué et de faire d'autres activités diverses, par exemple, du trappage. Nous avons passé 3 jours dans les bois de St-Stanislas, en Mauricie.
Voici mon équipe!



Yan avait accès à une cabane, à une heure de marche dans les bois. Le premier soir, nous sommes partis tard, il était donc impensable de fabriquer un abri convenable avant la nuit. Nous avons décidé de dormir dans la cabane le premier soir pour être prêts le lendemain à s'activer. La marche pour se rendre a été fastidieuse! Nous avions du matériel pour 10! 3 sacs de voyage, 2 sacs de nourriture, une grille, une guitare, sacs de couchage, une gourde d'eau de 20 litres, nos paires de raquettes dans nos pieds, le tout réparti sur nos dos et dans 2 traîneaux. La montée de la montagne, plutôt escarpée par moments, dans la neige fut plus longue que prévue, mais s'est somme toute bien faite, avec une heure de plus sur l'horaire. On entendait dans la nuit quelques jurons et des fous rires!
Le lendemain matin, nous sommes partis avec du fil de laiton pour aller poser des collets à lièvre. Voici un collet à perche enlevante. Le lièvre se prend dans le collet, déclenche le mécanisme et la perche se redresse en pendant le lièvre, réduisant ainsi les souffrances de l'animal.


Le collet est accroché à un morceau de bois qui lui est attaché à la perche. Le morceau de bois est accroché précairement à une ancre plantée dans le sol. Au moindre soubresaut, l'assemblage est défait et la perche soulève le collet et, avec chance, le lièvre qui s'y est pris.

Pour que le lièvre passe la tête dans le collet, on place des branches en x sous le collet et on fait une barrière de branches plantées dans la neige de chaque côté qui l'encadrent. Pour la perche enlevante, en hiver, il ne faut pas prendre de bois vivant. Avec le gel, il reste dans sa position et perd sa tension.


Après en avoir installé quelques-uns, nous nous sommes mis à la recherche d'un endroit où bâtir notre abri. Au départ, nous avions choisi de faire un quincey. C'est un tas de neige compacté et ensuite creusé à l'intérieur pour accueillir les campeurs. Ce type d'abri est relativement long à faire puisqu'il faut pelleter de bonnes quantités de neige pour faire un tas assez grand. Ensuite, lors du creusage, la neige s'infiltre dans nos vêtements et l'opération peut être mouillante... Mais le produit fini est efficace et tellement beau. Finalement, à la dernière minute, nous avons décidé de faire une structure en bois et la recouvrir de neige. Cette méthode à l'avantage de nécessiter moins de pelletage...

La structure est accotée sur une pierre de la bonne hauteur.




On a ajouté du sapinage sur la structure pour éviter que la neige passe au travers. Ensuite, on pellette... avec des raquettes ou une pelle, selon le degré de technologie que l'on désire!




Le produit fini...!


Pour ce camping, j'ai volontairement oublié d'apporter un tapis de sol! Pour le remplacer, j'ai cueilli des branches de sapin que j'ai plantées en angle dans la neige, de façon à ce que la nouvelle branche tombe par dessus l'ancienne, comme des bardeaux. L'efficacité de mon tapis de branches est incroyable. Et quelle odeur enivrante!


L'heure du coucher arrivée, nous nous installons à tour de rôle, l'espace étant limité.dans l'abri. Opération simple, qui pourtant prend plusieurs minutes... Installer les sacs de couchage, se changer pour la nuit et préparer ses vêtements du lendemain, trouver un endroit sec pour les entreposer ainsi que les sacs et bottes, etc! Quand nous sommes tous installés, on ferme la porte avec un sac à dos et un manteau. La température grimpe rapidement, au point où la neige collée sur les morceaux de bois nous fondait dessus, comme une pluie. Les gouttes d'eau tombent toujours dans le seul endroit du corps qui est exposé, comme dit le proverbe! Il a plus dans l'abri une partie de la nuit! Cela ne m'a pas empêché d'avoir chaud au point de mouiller mon sac de couchage de l'intérieur!

La suite de notre palpitante aventure dans un prochain message!