Le camping d'hiver est tellement enrichissant! L'apprentissage est énorme à tous les niveaux. On apprend à se débrouiller, à trouver des solutions à nos problèmes, à improviser. On apprend à vivre en groupe, à s'entraider, à devenir une entité unique qui a les mêmes besoins et qui efface l'individualisme. On apprend à être confortable dans n'importe quelle situation, à s'adapter à la température, climat, humidité, chaleur, etc. On reconnaît la valeur de l'eau et de ce que l'on mange, et tout est tellement meilleur! Chaque aventure te rappelle que tu es tellement et franchement vivant. Je pourrais continuer ainsi des heures sans pouvoir énumérer tout ce que je voudrais dire, mais le mieux est de l'expérimenter vous même. À votre tour de me raconter vos périples et aventures.
Ce blog partage certaines connaissances et expériences en lien avec mon école de vie et survie en forêt, Pieds Nus. Je mets en avant-plan les techniques de tous ordres des sociétés de chasseurs-cueilleurs. Si vous avez des connaissances particulières dans un domaine, vous êtes invités à les partager pour que tous puissent en profiter, soit sur ce blog, ou dans le cadre de l'école. Pour plus de détails: www.formationspiedsnus.com
samedi 23 janvier 2010
Camping d'hiver - partie 2
Jour 2!
Au matin, Manon et moi étions légèrement trempés, Yan ayant évité de peu la pluie! La neige avait complètement fondu sur les billots, et il ne pleuvait plus dans l'abri. En ouvrant la porte, une bouffée d'air froid entra dans l'abri, nous rappelant à quel point il y faisait chaud! Le temps s'était refroidi sensiblement à l'extérieur, à notre grand bonheur: la journée de la veille avait été mouillante à cause du temps trop chaud pour la mi-janvier.
Nous nous sommes mis en charge d'allumer le feu de camp. Pour partir un feu dans la neige, il vaut mieux se faire une base de bois afin de ne pas mouiller son matériel allume-feu.
Nous avons amassé du bois en un rien de temps qui nous a duré le reste du séjour. La tisane du matin qui chauffe:
Après déjeuner, nous avons amélioré notre campement en érigeant un mur qui nous protégeait du vent et reflétait la chaleur du feu. La neige compactée par nos raquettes formait des blocs manoeuvrables. Le mur coupait bien du vent mais créait une turbulence qui nous envoyait la fumée en pleine figure! Pour compenser, quelques ouvertures pratiquées dans le bas du mur servaient de prises d'air pour le feu, ce qui a amélioré la situation.
On profite de notre amélioration! On tape du pied en chantant des chansons! Vive le camping d'hiver!
Une bonne partie de l'avant-midi a été utilisée pour sécher nos sacs de couchage, vêtements et bottes sur le bord du feu, qui faisait sa tâche avec brio. C'est le moment pour profiter du feu, de la beauté de la nature, du confort de notre campement.
En après-midi, nous allons vérifier nos collets et en poser quelques autres. Nous continuons notre marche jusqu'aux abords d'un ruisseau où un raton-laveur à été prendre son bain glacial!
En remontant la montagne, rencontre avec un porc-épic qui dîne dans une pruche. Le porc-épic est une proie facile pour l'aventurier qui a faim. Sa viande peut se manger crue. Mais dans notre cas, nous étions loin d'être à jeun, et nous préférions l'observer!
L'eau est une nécessité dans n'importe quelle excursion. La neige fondue est potable, mais contient souvent des impuretés et peut avoir un drôle de goût. Nous avons trouvé une source qui sortait de la montagne. Me voici dans une drôle de posture pour pouvoir m'y tremper les lèvres!
Pour terminer la journée, glissade et plaisir!
Nous avons passé une autre nuit dans notre magnifique abri. Une longue nuit chaude, sans gouttes d'eau dans le cou. La pluie était finie!
Le matin de notre dernier jour à été illuminé d'une grande surprise: nous avions attrapé un lièvre dans nos collets! Quelle joie! Accompagnée de remerciement et d'introspection pour l'âme du lièvre. Nous aurions eu quelque chose à manger même sans avoir apporté de vivres.
Je l'ai accroché à un arbre pour mieux l'éviscérer. J'enlève d'abords la peau...
J'ouvre ensuite l'abdomen en appuyant la lame du couteau sur mon doigt. Ce dernier écarte les viscères pour ne pas les entailler.
J'ai récupéré les abats. On voit le foie, plus foncé.
Après avoir fait revenir dans le chaudron le lièvre débité en morceaux, nous avons ajouté du bouillon, oignons, carottes et topinambours et fait mijoter pendant un bout de temps. Huuuummmm! Je salive en y repensant! Nous nous sommes délectés. Quand on mange la nourriture que l'on cueille ou chasse, une dimension spirituelle s'ajoute à l'acte purement physique de manger. Une union s'établit entre nous et notre nourriture, nous et la nature. On reconnaît la vraie valeur des aliments et de la relation harmonieuse que l'on doit entretenir avec la nature pour y vivre.
Nous quittons notre campement, pincement au coeur, bien-être dans le corps et l'âme. Le chemin du retour à été bien plus rapide à faire que l'aller! Surtout quand on a un traîneau pour descendre la montagne!
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Quelle belle aventure, Félix! Franchement inspirante! J'ai hâte que mes filles aient quelques années de plus pour pouvoir leur faire découvrir ce grand bonheur! Pour l'instant, on les amène camper dans la forêt derrière à -5 C dans une tente... Faut commencer quelque part! Ce mijoté de lièvre semble vraiment délicieux!
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