mardi 29 mars 2011

Contenants au pluriel!

Je prépare depuis quelques mois mon ensemble de cuisine et mes contenants d'entreposage pour mon wigwam. Pendant l'hiver, j'ai fait de la poterie à temps perdu. Voilà une palette faite avec une palette (hihi, terme de boucherie; on dit aussi omoplate) de chèvre. Elle me servira pour lisser l'argile dans l'élaboration de mes pots. Un des test pour savoir si votre argile est adéquate pour la poterie est d'en faire un colombin, puis de le tordre pour faire un noeud... Si l'argile ne craque pas, elle est potentiellement bonne. Mais, toutes les argiles sont différentes, et certaines argiles, malgré leurs caractéristiques idéales à l'élaboration, cassent durant la cuisson... Voici mon argile locale:


À cette argile pure, on doit ajouter une partie de matière inerte (durant la cuisson) pour éviter qu'elle n'éclate. Ici, ce sont des éclats de pots cuits précédemment qui n'ont pas résisté à la cuisson qui sont utilisés. Je les ai réduits en poudre dans le mortier.



Un bol me sert pour mouler et soutenir la base d'un pot. Je continue en ajoutant des colombins en étage en en les intégrant au fur et à mesure à celui-ci.

Je le mets à sécher pour quelques jours. Toute humidité doit être disparue avant la cuisson sans quoi...crac!

Un petit assortiment de poteries prêtes à cuire. D'autres viendront bientôt. Je ne les cuirai pas avant que la neige ne soit fondue, elles seront donc entièrement sèches.



Gros plan:



J'ai aussi pensé à me faire des paniers de toutes sortes et de tous usages. J'ai récolté de belles branches de saules sans embranchements au cours de l'hiver, avant que la sève ne monte. Les bordures de routes sont souvent de bons endroits pour en trouver; la municipalité coupe tout branchage dans les fossés, et les repousses vigoureuses des saules et cornouillers sont idéales pour la vannerie. Je les ai triées par grandeur et attachées pour le séchage, qui prend environ 2 mois idéalement.



Le délai arrivera bientôt à son terme... Que j'ai hâte de me mettre la main à la branche!

vendredi 11 mars 2011

Les chiens de Kamouraska

Un séjour en traîneau à chiens, à Kamouraska, m'a permis de profiter à plein de la tempête de neige incroyable de ce début de mars.
Un ami m'a invité à essayer son attelage. Ses 10 chiens étaient répartis en un attelage de 4 chiens, et l'autre de 6.
Le son des patins glissant sur la neige et des chiens haletants, les visions féeriques des paysages d'hiver, le vent fouettant mon visage sont autant de souvenirs indélogeables que de souvenirs cellulaires de nos ancêtres du nord, dont la vie dépendait des chiens.


Ces chiens donnent tout ce qu'ils ont sans relâcher. J'ai été impressionné par leur puissance! Malgré les 50 cm de neige, les rafales de vent et la neige qui piquait les yeux, les chiens tiraient sans que j'aie besoin de débarquer du traîneau... J'ai essayé de courir derrière eux pour 2 minutes... j'étais épuisé!
Le lendemain de la tempête, le ciel était bleu et le soleil nous réchauffait. Les pistes étaient un peu plus tapées, ainsi la vitesse des attelages était accrue. Les 15 km se sont fait en 2 h, en prenant une pause, dans des pistes étroites, sinueuses et décorées de sapins lourds de neige et de peupliers miroitant de gouttelettes de verglas, comme des lumières ou des perles.
À côté de la piste, la neige nous arrivait à la taille!
Les chiens aux repos:


Nos capacités sont bien loin des leurs! Imaginez-vous courir toute une journée dans de la neige folle sans toucher au fond, en tirant une charge qui correspond à votre poids et de dormir à même la neige le soir, sachant que l'on recommencera le lendemain... le tout dans une bonne humeur contagieuse!
Mes respects à ces animaux.
J'ai des images du nord qui me viennent par bourrasques, les traîneaux filant sur la neige, les chiens toujours quelques mètres en avant de nous. Ce ne sont pas les hommes qui découvrirent ces terres, ce sont les chiens!!!

jeudi 10 mars 2011

Ma couchette de babiche

Mon hivernement se termine! Depuis mon dernier message, j'ai avancé quelques travaux dans le wigwam.
En premier lieu, j'ai récolté des branches de cèdre pour créer un tapis sur le sol de l'abri. Le but est en premier lieu d'éloigner les insectes, ensuite de s'isoler de la terre. Elles ont été plantées dans le sol pour empêcher qu'elles ne bougent.

J'ai ensuite étendu par terre des peaux de caribou par-dessus les branches pour le confort et l'apparence...
La prochaine étape était la fabrication d'une couchette surélevée. Je me suis fabriqué une armature solide de branches grosses comme le bras. Deux pieux en 'Y' ont été enfoncé dans le sol, qui forment les coins de mon lit. Une pôle a été insérée dans les 'Y'. Le long de la courbe du wigwam, j'ai plié et attaché une branche à la même hauteur que celle entre les 'Y'. Ce sont mes supports pour les travers à la tête et au pied du lit. Le tout est lacé et attaché solidement avec de la babiche mouillée. (La babiche rétrécit en séchant.)

J'ai tordu des cordes de babiche, et je les ai étirées de la tête au pied du lit autour de mon ossature. C'est ma trame. Pour mes fils de chaîne, j'ai passé des lanières de babiche au-dessus et en-dessous de mes fils de trame.


Faute de babiche sans poils, j'ai découpé une peau avec poil en spirale pour former mes lanières. Un isolant supplémentaire en prime!

Le tressage est solide. Mais malgré la tension que j'ai mis sur les lanières et la propriété de rétrécissement de la babiche, le lit a tendance à creuser à la longue avec mon poids. J'ai compensé en ajoutant des tapis de quenouille. J'avais l'intention de le faire de toute façon pour ajouter à l'isolation du lit.

Voilà quelques menus travaux pour rendre le wigwam habitable et plus confortable. Mais il manque encore beaucoup à mon nouveau logis pour le rendre fonctionnel. La prochaine étape sera d'aménager le feu pour la cuisine et de fabriquer ma vaisselle et des contenants...