samedi 20 février 2010

Le pemmican

Je m'apprête à faire un camping d'hiver dans les prochains jours, qui fera sans aucun doute l'objet d'un prochain message... En préparation, je me suis cuisiné le repas ultime du campeur et/ou amérindien et/ou voyageur et/ou curieux: le pemmican. C'est une nourriture qui se conserve indéfiniment et qui contient tout ce dont un homme à besoin pour survivre: glucides, lipides et protéines. C'est une recette qui était utilisée extensivement par les Amérindiens pour les nombreux avantages précedemment nommés. Les archéologues ont trouvé dans un vieux campement amérindien du pemmican âgé de 350 ans... encore comestible!
Le pemmican se compose de 3 ingrédients: de la viande séchée, du gras rendu et des fruits secs. Nous ne parlons pas de haute gastronomie... mais c'est étonnamment bon et soutenant.
Le gras animal doit d'abord être rendu, c'est-à-dire chauffé à petit feu pendant des heures pour séparer le gras pur des tissus adipeux. On voit le gras rendu solidifié ici.

Je l'ai fait chauffer pour le rendre liquide. Réservez!

J'ai utilisé du jerky (viande séchée) de cheval.



Je l'ai réduit en poudre dans le mortier.


Entre temps, j'ai confectionné l'enveloppe dans laquelle le pemmican sera entreposé. C'est un sac de peau non-tannée, en babiche, qui est aussi appelé parflèche.

J'ai cousu les bords avec du tendon. Le tendon, comme la babiche, est souple lorsque mouillé et rétrécit en séchant. C'est donc le fil à couture idéal!

Le temps de dire babiche, mon sac était cousu!


À ma viande réduite en poudre, j'ai ajouté des canneberges séchées.


Au moment d'enrober le mélange avec le gras liquéfié, je me suis assuré que ce dernier était tiède. Il ne faut absolument pas cuire la viande dans l'opération, ce qui pourrait altérer les propriétés de conservation et vous empoisonner. Ne cuisez pas la viande!
Je verse juste assez de gras pour enrober toute la viande et les fruits. Plus que cela, et le foie m'explose juste à regarder!


Je remplis mon parflèche avec soin, bien compacté.


Pour assurer la conservation, je scelle les coutures avec du gras et j'en verse une couche sur le dessus du mélange, pour que l'air ne puisse pas s'infiltrer à l'intérieur.


Et voilà mon enveloppe séchée et scellée, prête pour le camping!

5 commentaires:

  1. Génial! On aime beaucoup le pemmican ici. J'en faisais au Yukon avec de la viande d'orignal séchée et des canneberges du Yukon, ainsi que du lard rendu local. Quel gras as-tu utilisé?

    RépondreSupprimer
  2. Wow! Ca c'est on ne peut plus naturel! Même l'emballage provient de ressources très locales! Tu es une brute!

    Clau

    RépondreSupprimer
  3. J'ai utilisé du gras de boeuf, mais j'en ai fait d'autre avec du gras de canard... Apparemment, tous les gras sont bons. J'ai entendu dire que la graisse d'ours et de proc-épic étaient impropre à la consommation, mais ça reste à confirmer!

    RépondreSupprimer
  4. Magnifique pochette! Délicieux pemmican!10/10

    RépondreSupprimer