Donc, pour le solstice d'été, mais aussi pour la fête de ma soeur Florence et son passage à la majorité symbolique, un "sweat" était de mise.
Le "sweat lodge" représente une petite mort, où l'on meurt à soi même et l'on renaît simplement pur, sans blocages émotionnels et/ou, à la limite, physiques. On en sort détendu à coup sûr, en harmonie.
À l'endroit où mon abri de chaume récemment démoli était situé sur le bord de la rivière, j'ai décidé d'ériger la structure de la tente de sudation. J'ai remercié chacunes des branches de saule récoltées pour l'ossature. Je les ai écorcées et j'ai conservé l'écorce pour un usage ultérieur.
Elles sont plantées verticalement dans le sol, disposées à vue d'oiseau de façon circulaire, comme beaucoup de formes parfaites dans la nature. (soleil, astres, nid d'oiseaux, fleurs, planètes, gouttes d'eau, ...) C'est une raison pour laquelle c'est une forme sacrée chez les Amérindiens.
Pour les planter, je plante un piquet pilote que j'enlève dès que le trou est assez profond, pour ensuite y insérer la branche.
Mes 12 branches plantées en cercle vont être pliées et reliées entre elles pour former l'ossature. Je les enroule l'une sur l'autre et les attache avec l'écorce de saule préalablement enlevée. Ces liens sont étonnement très solides et agréables à manier.
Pour combler les espaces vides, je rajoute à l'ossature des cerceaux qui vont s'entourer autour du dôme.
Elle est si solide que je peux sauter à pieds joints dessus sans avoir peur de la briser. (mais en ayant peur de me la briser!)
L'ossature est recouverte de vieux tapis, vieilles couvertures ou canevas. L'idée est de garder la chaleur et l'humidité à l'intérieur et de couper tout rayon de lumière qui pourrait s'infiltrer. L'intérieur du sweat doit être complètement noir comme dans le ventre de notre mère.
Des pierres sont mises à chauffer dans un feu. Lorsqu'elles sont rouges, on les rentre à l'intérieur de la tente, où la chaleur est déjà suffisante avec la porte ouverte pour nous faire suer à grosses gouttes. Dans chaque geste entourant la cérémonie, la dimension du sacré émane et encense la dimension physique. Chaque Grand-père (comme sont appelées les pierres) est entré dans la tente cérémonieusement.
Du cèdre, du foin d'odeur ou de la sauge est déposé sur les pierres rouges qui enfume et purifie la loge.
La porte est fermée et de l'eau jetée sur les Grand-pères qui diffusent la vapeur au point où la chaleur est à la limite du supportable. Le changement à l'intérieur s'opère tranquillement.
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